Review 718 : At The Gates – The Nightmare of Being

Les légendaires At The Gates reviennent avec un septième album.

Le groupe fait partie des fondateurs du Death Mélodique depuis sa création en 1990. Malgré une pause en 1996, une timide apparition entre 2007 et 2008, puis un véritable retour en 2010, Tomas Lindberg (chant, Lock Up, The Lurking Fear), Adrian Erlandsson (batterie, The Haunted, The Lurking Fear, ex-Brujeria, ex-Cradle of Filth, ex-Paradise Lost…) et Jonas Björler (basse, The Haunted), accompagnés par Martin Larsson (guitare, Agrimonia, ex-Bombs of Hades) et Jonas Stålhammar (guitare, Bombs of Hades, God Macabre, The Lurking Fear) sont prêts pour The Nightmare of Being.

Malgré les pauses et le temps qui passe, le son du groupe a toujours été incroyablement moderne, tout en construisant les bases du Death Mélodique à la Suédoise, affectueusement nommé le Gothenburg Death Metal. Selon Tomas, l’album est né après ses lectures de Thomas Ligotti, et le chanteur le décrit comme un album sombre.
On débute avec Spectre of Extinction et son introduction inquiétante qui nous propulse dans une spirale de noirceur très attrayante aux mélodies entêtantes. La voix du frontman n’a absolument pas bougé, et propose des influences motivantes qui collent parfaitement à cette rythmique énergique, puis The Paradox vient nous envelopper dans ce voile d’oppression. Le titre est plus brut, plus noir et pourtant il nous hypnotise instantanément. Les mélodies se mêlent à la rythmique avec un naturel incroyable, puis The Nightmare of Being vient proposer des accents de Rock Progressif avant de lâcher quelques vagues de mélodies oppressantes. Un certain groove lourd se profile parfois, puis Garden of Cyrus continue de jouer avec les influences Prog pour créer une base parfaite avant l’apparition d’un saxophone assez macabre. Le titre renoue avec un son plus “classique” avant de laisser place à Touched By The White Hands Of Death, une complainte à l’introduction mélancolique qui frappe rapidement avec la hargne d’un son Old School viscéral qui parlera aux fans des premières heures.
The Fall Into Time prend la suite et propose à nouveau ce mélange inquiétant, intéressant et mélancolique entre les anciennes et les nouvelles influences du groupe, accompagnées de quelques percussions pour ouvrir lentement les portes à des passages majestueux et lancinants, puis des éléments techniques viennent s’immiscer dans le mélange avant Cult of Salvation, un titre plus lourd, mais également plus noir. Le morceau nous propose quelques envolées mélodieuses, une profondeur intense, doublée par quelques mots avant que les hurlements ne reviennent. The Abstract Enthroned renoue avec la violence pure pour des riffs massifs et accrocheurs qui s’inscrivent déjà dans la légende, tout en proposant des influences plus aériennes, dissonantes et oppressantes, puis Cosmic Pessimism en surprendra plus d’un avec cette introduction enjouée. Le morceau pioche également dans le Prog pour créer un son entêtant et addictif, mais également très frustrant, car il nous fait espérer une explosion ambiante et salvatrice. Eternal Winter Of Reason nous propose un final entêtant et très brut, avec un son ancré dans cette base Old School aux influences planantes et envoûtantes, qui permet de clore ce chapitre avec un message très intéressant.

At The Gates n’a plus rien à prouver. Le groupe règne sur le Death Mélodique depuis sa création, mais The Nightmare of Being leur permet d’aller explorer des univers proches et différents. Noirceur, angoisse, influences Prog… tout ce que les amateurs de Lovecraft peuvent apprécier.

95/100

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