Il est l’heure du deuxième album pour Replicant.
Créé en 2014 aux Etats-Unis, le groupe sort un premier EP en 2016, puis un album en 2018. Après un nouvel EP et deux splits, Michael Gonçalves (basse/chant, guitare jusqu’en 2017, Windfaerer, ex-Grimus), Peter Lloyd (guitare, ex-Dystrophy) et James Applegate (batterie, Windfaerer, ex-Framework) nous proposent Malignant Reality.
L’album débute sur la longue et pesante Caverns of Insipid Reflection, une composition qui place immédiatement la dissonance et la brutalité au même niveau tout en restant très entraînante. Les parties techniques laissent finalement place à un break clair envoûtant, puis la saturation refait surface avant la ravageuse Relinquish The Self et son groove oppressant. Le morceau est aussi étrange qu’accrocheur, dévoilant des hurlements très bruts qui collent à merveille avec le son de la rythmique, puis Excess Womb continue dans ce contraste entre accessibilité et tonalités dérangeantes tout en ajoutant des patterns assez Old School. Le groupe continue avec Death Curse, un titre aux riffs rapides et explosifs qui n’hésitent pas à se briser en pleine course, puis Coerced To Be vient nous écraser avec un groove malsain et puissant. La composition est assez longue, permettant au groupe de développer sa folie, alors que la courte Rabid Future propose une sorte de progression dans cette noirceur abyssale tranchante. Un sample nous ouvre les portes de l’agressive Chassis Of Deceit, qui mélange la puissance brute avec un son gras et des hurlements sauvages, puis un break aux sonorités très différentes vient nous laisser souffler avant de nous écraser à nouveau. La courte Dressed In Violence porte parfaitement son nom, puisque le morceau n’est que puissante brute, alors qu’Ektoskull ajoute des harmoniques dissonantes à cette rage. The Ubiquity Of Time, le dernier titre, nous propose un long voyage entre sonorités planantes, lourdeur lugubre et des influences aussi malsaines que sombres pour évacuer toute cette hargne.
Le son de Replicant est extrêmement puissant. Si la dissonance ne plaît pas à tout le monde, il est impossible de ne pas penser que Malignant Reality n’est pas le point culminant de ce style si étrange, si lourd et si malsain.
90/100