Review 853 : Hate – Rugia

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Hate construit toujours son histoire.

Après trente années de carrière (et une de plus sous le nom de Infected puis Somuchhate) en Pologne, Adam the First Sinner (guitare/chant) n’en a pas terminé avec la noirceur. Accompagné de Tiermes (basse, Shodan), Domin (guitare, Vedonist, Extinct Gods) et Nar-Sil (batterie, Neolith, Redemptor, Virgin Snatch), le groupe nous dévoile Rugia, leur douzième album.

L’album débute sur l’inquiétante Rugia, la composition éponyme. Les riffs progressent rapidement jusqu’à ces hurlements puissants, et le son massif se pare de quelques notes dissonantes planantes. Les leads nous transportent jusqu’à des passages oppressants, puis la courte The Wolf Queen vient déchaîner les forces occultes sous couvert de violence. La rythmique se place habilement sur un blast rapide sans négliger cette ambiance pesante, tout comme Exiles of Pantheon et ses tonalités ritualistiques. L’introduction nous offre bien vite la toute-puissance de cette base de Death Metal, pendant que les leads piochent dans un Black Metal glacial, comme sur Saturnus et ses riffs aussi perçants que planants. Les hurlements imposants viennent rapidement renforcer cette rythmique impie, créant un vortex de noirceur pure qui ralentira parfois pour mieux nous enfermer. Awakening the Gods Within reprend cette dynamique d’agression continue tout en plaçant des passages plus Old School, alors que Resurgence développe des mélodies aériennes entêtantes. Le titre emprunte au Black Mélodique tout en dévoilant un groove lancinant et des lenteurs majestueuses. Les mélodies sont encore une fois à l’honneur sur la massive Velesian Guard, une composition qui vous fera à coup sûr remuer le crâne tout en encaissant les frappes du groupe. Le titre devient de plus en plus oppressant, à l’image de ce final apocalyptique, puis Sun of Extinction intègre des influences plus douces tout en restant intenses. On remarquera ce riff pénétrant et planant, qui dévoile un aspect plus mystique de la personalité musicale des polonais, puis l’album prend fin avec Sacred Dnieper, un titre beaucoup plus brut. Les riffs sont rapides et puissants, ce qui m’a personnellement rappelé les anciens albums du groupe, où la violence mène le jeu malgré des harmoniques dissonantes et malsaines.

Bien que Hate continue d’évoluer avec le temps, le groupe conserve son identité, ancrée à la fois dans le Death et le Black Metal. Rugia est un album massif qui sait se montrer brut, mélodieux, majestueux ou sombre selon les morceaux. 

90/100

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