Review 854 : Deviant Process – Nurture

Deviant Process nous dévoile son deuxième album.

Depuis 2008 sous le nom de Psychic Pain, le groupe canadien mené par Jean-Daniel Villeneuve (guitare/chant, Solinaris) et Stéphane Simard (guitare/chant, The Aftermath) sort un premier EP en 2011, puis son premier album en 2016. Rejoints par la suite par Philippe Cimon (basse, The Aftermath) et Michel Bélanger (batterie, The Flying), le groupe signe avec Season of Mist pour la sortie de Nurture.

In Worship, In Blood ouvre l’album avec une rythmique sombre truffée d’éléments techniques entêtants qui continueront à sévir lorsque le chant donnera le coup d’envoi. Les riffs continuent leur course folle, mais quelques accalmies seront également au programme, dévoilant une maîtrise de la dissonance et des mélodies, puis Emergence propose des tonalités inquiétantes et mystérieuses. Le groupe reviendra bien vite à la charge avec une rythmique solide qui mêle lourdeur et précision, ce qui mène les leads à dévoiler de nouveau ces tonalités aériennes avant Asynchronous, un titre aussi brutal que complexe. Le chant se fait plus menaçant pendant que les guitares créent un cocon entêtant, osant même quelques passages inattendus, puis The Hammer of Dogma propose des influences Black Metal pesantes sur lesquelles le groupe appose sa base explosive et imprévisible. La fureur s’apaise pour laisser à nouveau place à une courte quiétude mélodieuse avant de s’embraser et de nous frapper jusqu’à Sytris Magna, une composition qui place des sonorités brutes mais maîtrisées sur des patterns accrocheurs. L’avalanche de leads finale est hypnotique, et le groupe enchaîne avec Homo Homini Deus, un titre très efficace qui frappe avec un groove entraînant sans jamais oublier ces slides de basse et ce torrent d’harmoniques. La technicité pure fait à nouveau surface avec The Blessings Of Annihilation Infinite, un long titre qui propose de la rage brute puis un break en son clair intrigant, sur lequel le groupe fait progressivement revenir sa lourdeur et son oppression technique avant de les laisser exploser. Le final étrange nous lâche sur Cybervoid, la dernière composition qui est une reprise du groupe canadien Obliveon. On le sent plus Old School, ce que le groupe respecte, mais les pointes de technicité qui fêtent leurs vingt-six ans cette année n’ont pas pris une ride !

La maîtrise de Deviant Process est impressionnante, tout comme leur capacité à étaler des riffs techniques en faisant de Nurture un album accrocheur. Puissance, dissonance et mélodies se mêlent entre deux pauses, créant une tornade de rage contrôlée.

85/100

English version?

Laisser un commentaire