Interview : Zornheym

A l’occasion de la sortie du deuxième album de Zornheym, The Zornheim Sleep Experiment, j’ai eu l’occasion de parler avec Zorn, le guitariste et compositeur du groupe.

Chronique de The Zornheim Sleep Experiment

English version?

Bonjour et tout d’abord, merci beaucoup de m’accorder de ton temps ! Pourrais-tu s’il te plaît vous présenter le groupe Zornheym et toi sans utiliser les habituelles étiquettes “Metal” ?
Zorn (guitare/composition) : Bonjour et merci pour cette interview ! Zornheym c’est moi Zorn, à la guitare lead, Bendler au chant, Scucca, qui gère les guitares et le chant, et Steve Joakim à la batterie. 

D’où vient le nom Zornheym ?
Zorn : Le nom Zornheym m’a été donné par Steve Marbas (Nachtgarm) de Negator. A l’époque, lui et moi jouions dans Dark Funeral et il m’a été donné en tant que nom de scène. Le mot Zorn en Allemand signifie colère, et heym ou heim, c’est également de l’allemand et ça signifie maison. Donc ça signifie simplement maison de la colère. Quand j’ai commencé à mettre en place le concept des paroles de Zornheym et que j’ai décidé de créer un univers qui tourne autour d’un asile pour les criminels fous, le nom Zornheym semblait naturel à utiliser. Nous appelons également l’asile “Zornheim” mais nous l’écrivons avec un “i” pour le différencier du nom du groupe.

Votre deuxième album, The Zornheim Sleep Experiment, est sur le point de sortir, comment vous sentez-vous à ce sujet ?
Zorn : On est ravis et on a hâte ! J’ai commencé à composer cet album il y a 4 ans, à l’époque on terminait la production de Where Hatred Dwells and Darkness Reigns, donc c’est tellement bon de pouvoir enfin partager ce trésor avec tout le monde !

L’album a une fois de plus un concept, qui m’a rappelé la creepypasta appelée “The Russian Sleep Experiment” sur internet. D’où vient le concept ? Qu’est-ce qui vous a inspiré pour créer les paroles ?
Zorn : L’idée de créer un monde autour d’un asile est une idée que j’ai eu vers la moitié de ma vingtaine. Quand j’ai formé Zornheym, j’ai choisi d’enfin créer ce monde et de laisser la musique en être la bande-son. Depuis la création du premier album j’ai dévoré des tonnes de documentaires qui parlent de tueurs en série, j’ai lu des légendes urbaines et j’ai voyagé jusqu’aux confins les plus fous de l’humanité. Si nous avons un certain ressenti en lisant ou entendant quelque chose, nous devons l’adapter à l’univers de Zornheim. C’était le cas avec le The Zornheim Sleep Experiment. J’ai vu un épisode d’un Top 5 de la série de documentaires de la “Russian Sleep Experiment” et j’ai été très inspiré, j’ai décidé d’en faire une expérimentation sur le sommeil à Zornheim. 

Tout au long de l’album, qui est également la progression dans l’expérience, j’ai ressenti que les titres devenaient plus sombres, est-ce que tu l’as ressenti également ? Est-ce que c’était ton intention ?
Zorn : Tu dois avoir raison. Je pense que la production est plus lourde que le premier album. Cet album est également une seule histoire. Ça commence au début de l’expérimentation sur le sommeil, et ça se termine à sa toute dernière minute. Ca rend bien évidemment l’album plus dramatique, et ça en fait une expérience entière. Un peu comme un film ou une série télé, où les titres sont les différents épisodes. Vu que c’est une histoire sombre, je pense que la musique devient naturellement plus sombre.

Même question concernant le Zornheym’s Chorus Tenebris, j’ai l’impression qu’ils deviennent plus entêtants, plus oppressants…
Zorn : Quelque chose que nous voulions développer après Where Hatred Dwells and Darkness Reigns était la chorale, et les faire chanter plus. Le point culminant est le refrain de Slumber Comes in Time, ou nous avons laissé la partie masculine de la chorale faire tout le refrain. C’est probablement quelque chose que nous allons expérimenter plus sur les prochains albums !

Concernant les parties instrumentales, elles sont un mélange de beaucoup d’influences, allant du Metal extrême au Classique et à la musique Symphonique, comment faites-vous en sorte de créer un tel équilibre ?
Zorn : Je pense que ce qui nous différencie de beaucoup d’autres groupes, c’est que notre musique est solidement menée par la guitare. Les guitares et les riffs sont comme des tanks massifs qui partent en guerre dans un paysage symphonique en explosant des trucs. Après que les riffs et les mélodies soient écrits, nous plaçons les parties orchestrales et faisons en sorte que les morceaux arment les tanks avec des missiles nucléaires. Nous sommes très précautionneux quand nous composons, chaque note compte et doit être significative pour le son. Rien n’est laissé à la chance.

Et concernant l’artwork, comment avez-vous travaillé avec l’artiste pour le créer ?
Zorn : L’artwork de l’album a été créé par Pedro Sena – Lordigan et les artworks des singles ont été créés par Anu Bring-Saari. Nous avons travaillé avec les deux artistes et ils ont été excellents, donc il n’y avait aucune raison de changer ça.

Vu que l’album est une histoire entière, comment avez-vous décidé de quels singles sortir pour présenter The Zornheim Sleep Experiment?
Zorn : Keep the Devil Away était un choix facile. J’ai en réalité écrit ce titre avec l’intention d’en faire un single. Le label et l’ingénieur du studio, Sverker Widgren, ont dit qu’ils ont pensé que les 5 ou 6 premier titres de l’album étaient des singles potentiels. Ce qui a rendu le choix du deuxième single plus difficile. Finalement, nous avons pris Slumber Comes in Time, tout simplement parce qu’il présente une nouvelle facette de Zornheym

Comme nous le savons tous, la crise du Covid-19 a foutu pas mal de choses en l’air depuis l’an dernier. Comment avez-vous vécu la situation en tant que groupe ? Est-ce que la crise a eu un impact sur l’album ?
Zorn : Une tournée a été annulée et la dynamique de live que nous avons créé avec le premier album a été un peu stoppée. Cependant, ça nous a donné plus de temps pour finir le nouvel album, et l’opportunité de travailler avec des musiciens vraiment talentueux. Donc au final je pense que le Covid nous a fait terminer le nouvel album plus vite. Cette situation est bien évidemment terrible et elle a affecté tellement de gens. Nous espérons que les choses reviennent à la normale rapidement.

Même s’il reste beaucoup de doutes à propos de la situation mondiale, est-ce que vous avez déjà des plans pour le futur du groupe ?
Zorn : Actuellement nous nous concentrons sur les interviews et la promotion du nouvel album. J’ai également démarré la composition du prochain album. Nous avons fait un concert le week-end dernier au Danemark, au Bhaal Fest, qui était très bien ! Nous essayons de planifier quelques concerts. Si ça vous intéresse de nous voir en live, vous devriez nous suivre sur les réseaux sociaux pour voir quand nous annoncerons le prochain concert.

J’ai eu la chance de vous voir deux fois en France, y compris votre tout premier concert au Motocultor, en 2017. Est-ce que vous avez des souvenirs spéciaux de ce concert ?
Zorn : Ah, c’est cool que tu aies vu notre premier concert ! Ça a été une telle annonce que nous jouions au Motocultor pour notre tout premier concert, et il y a eu tellement de gens qui sont venus. Même la signing session était pleine, et nous avons vendu tout notre merchandising ! J’étais tellement stressé, parce que c’était mon premier concert en quatre ans. Mon souvenir spécial a été l’accueil chaleureux que nous avons reçu des français, ce qui nous a menés à faire une tournée française l’année d’après. La France est un endroit spécial pour nous après ce concert. Donc le Motocultor ou le Hellfest sont les bienvenus pour nous booker, nous adorerions venir !

Comment te sens-tu avant de monter sur scène en général ?
Zorn : Concentré et prêt ! Que des énergies positives pour construire une paix intérieure avant de lâcher la bête à l’intérieur.

Le groupe fonctionne parfaitement en tant que quatuor, mais est-ce que vous pensez ajouter un bassiste au groupe, vu qu’il y a évidemment de la basse dans le mix final ?
Zorn : A l’heure actuelle non. Cependant, dans le futur quand nos productions seront plus imposantes nous pourrions le faire. En fait, le but final est de jouer avec un quatuor de cordes et une petite chorale en live, et peut-être avoir des acteurs sur scène, ainsi qu’un tas d’accessoires de scène.

Quel était ton premier album de Metal ? Que tu l’aies acheté par toi même ou qu’on te l’ait offert.
Zorn : Stay Hungry de Twisted Sister. J’aime cet album depuis tout ce temps. Mon père l’avait dans sa collection de vinyles et il me l’a donné quand j’étais enfant.

Te souviens-tu de la première fois où tu as essayé de jouer d’un instrument ? Quand et comment est-ce que ça s’est passé ?
Zorn : Je devais avoir peut-être dix ans, et c’était sur la vieille guitare Ibanez de mon père. J’étais totalement hypnotisé par le son si cool de la distorsion. Mon père m’a appris les accords Mi mineur (Em) et Do (C), et j’ai immédiatement écrit mon premier son qui était constitué de deux accords. 

Quand est-ce que tu as réalisé que tu voulais devenir musicien professionnel ?
Zorn : Après avoir regardé la performance de Guns n’ Roses sur la tournée Use Your Illusion au Tokyo Dome en VHS quand j’étais enfant. Ça m’a époustouflé !

Qu’est-ce que tu aimes à propos de ta musique que tu ne retrouves pas dans la musique d’autres groupes ?
Zorn : Le fait que ce soit de la musique symphonique qui est toujours dirigée par la guitare, et le nombre de détails qui vont avec, autant au niveau du concept et de la musique. Le nouvel album a eu plus de 430 canaux pour le mixage. C’EST.MASSIF.

Est-ce que tu as des hobbies en dehors de la musique ? Est-ce que tu as également un métier, ou est-ce que les revenus de ta musique te permettent de vivre ?
Zorn : J’aime regarder des films et faire de grandes marches dans la forêt en écoutant de la musique, ou des podcasts/livres audio. Je passe également du temps avec ma famille. Et je travaille en tant que professeur à Stockholm.

Est-ce que tu as déjà entendu parler de la scène Metal française ? Quels groupes français connais-tu ?
Zorn : Nous avons fait une tournée de 8 dates en France avec un sold-out à Marseille. Nous avons joué à Clermont Ferrand, Colmar, Paris, Lille etc… Nous avons rencontré quelques groupes. L’un des groupes qui nous a scotchés était Towards the Throne. Notre plus proche connexion avec la France est cependant nos frères de GhUSa, avec qui nous avons tourné en 2018.

Et si je te demandais de comparer la musique de Zornheym avec un plat ? Lequel choisirais-tu et pourquoi ?
Zorn : La musique de Zornheym est un buffet-grill à volonté. Il y a de tout, des steaks épais à des parties grillées savoureuses. De la salade fraîche avec des tonnes de bonne sauce ! Quoi de mieux qu’un bon vieux buffet ! Il te laisse plein d’attentes quant à la prochaine assiette que tu prendras !

Est-ce qu’il y a des musiciens ou groupes avec lesquels tu souhaiterais collaborer, pour un titre ou plus ?
Zorn : Nous faisons des tonnes de collaborations sur chaque morceau. Ce serait sympa dans le futur d’avoir un chanteur ou une chanteuse d’opéra pour faire quelque chose de cool. C’est quelque chose à quoi je pense dernièrement.

Même si j’ai déjà pris ma pré-commande depuis le premier jour, comment pourrais-tu nous convaincre de pré-commander l’album ?
Zorn : Je pense que notre nouvel album a énormément de musique sympa à offrir. C’est un album que tu peux écouter encore et encore, tout en y trouvant toujours de nouvelles choses. La musique est unique et très cinématique. Si tu aimes avoir plus que juste un titre cool, il y a tellement à découvrir dans l’univers de Zornheym. La sortie physique contient également les impressions du docteur, et la documentation concernant l’Expérience sur le Sommeil, qui va vous époustoufler et vous permettre de mieux appréhender le concept entier. Pré-commandez maintenant et nous pourrons vous accueillir dans les profondeurs !

Dernière question : avec quels groupes aimerais-tu tourner ? Je te laisse créer une tournée avec Zornheym et trois autres groupes !
Zorn : C’est une question difficile. Je dirais Therion, Avatar, et Dimmu Borgir!

C’était ma dernière question ! Merci beaucoup de m’avoir accordé de ton temps, nous espérons vous revoir très rapidement en France ! Je te laisse les mots de la fin !
Zorn : Merci pour l’interview, et merci à ceux qui ont lu toute l’interview ! Maintenant que vous avez fait ça, vous devriez vraiment aller écouter nos nouveaux singles Keep the Devil Away et Slumber Comes in Time. Si vous aimez ce que vous écoutez, pré-commandez l’album pour nous soutenir, s’il vous plaît.

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