Review 861 : 1914 – When Fear and Weapons Meet

L’offensive de 1914 reprend.

Créé en Ukraine en 2014, le groupe nous a parlé des morts de la Première Guerre Mondiale pendant deux albums. Aujourd’hui, 2.Division, Infanterie-Regiment Nr.147, Oberleutnant – Ditmar Kumarberg (chant), 37.Division, Feldartillerie-Regiment Nr.73, Wachtmiester – Liam Fessen (guitare), 9.Division, Grenadier-Regiment Nr.7, Unteroffiziere – Armin fon Heinessen (basse), 5.Division, Ulanen-Regiment Nr.3, Sergeanten – Vitalis Winkelhock (guitare) et 33.Div., 7.Thueringisches Inf.-Reg’t. Nr.96, Gefreite – Rusty Potoplacht (batterie) célèbrent la vie avec When Fear and Weapons Meet

L’album débute avec War In, une introduction qui reprend un chant ancien chant mélancolique et assez mystérieux pendant que le massacre ne débute. FN .380 ACP#19074 lève le voile sur un son majestueux qui mélange Black, Death et Doom Metal pour créer une dissonance à la fois martiale et cruelle, donnant naissance à une mélancolie addictive. Les hurlements s’y installent sans mal, contribuant à cette atmosphère pesante et guerrière, qui ralentira à peine avant de laisser place à Vimy Ridge (In Memory of Filip Konowal), un titre à l’introduction lente et lourde. La rythmique se met lentement en marche, proposant des riffs accrocheurs et des mélodies entêtantes, tout en nous offrant un son solide avant l’imposante Pillars of Fire (The Battle of Messines). Les orchestrations rendent le son pesant, dramatique, alors que la saturation nous offre une base très sombre, qui se trouve renforcée par le chant, puis un break dérangeant nous laissera à peine le temps de respirer avant que la rythmique ne reprenne. Quelques choeurs interviennent, puis Don’t Tread on Me (Harlem Hellfighters) nous propose des riffs entrainants et dissonants après un discours samplé. Les riffs sont pénétrants, le break est lancinant, mais on sent toujours cette énergie sombre qui habite les musiciens, alors que la courte Coward nous offre un moment de répit avec le son clair d’un banjo. …And a Cross Now Marks His Place renoue avec la lourdeur en proposant un titre aussi pesant que mélancolique sur lequel le groupe accueille Nick Holmes (Paradise Lost, Bloodbath). Lenteur, émotions et agressivité se rencontrent, créant des sonorités explosives et intenses, que ce soit avec ces hurlements ou le chant clair si reconnaissable de l’invité, puis Corps d’Autos-Canons-Mitirailleuses (A.C.M.) prend la suite avec un sample motivant qui donne naissance à l’un des titres les plus lourds du groupe. Le tempo accélère légèrement mais l’ambiance est toujours écrasante, tout comme les mélodies qui restent fidèles au poste jusqu’à l’outro. Une courte voix samplée nous présente Mit Gott für König und Vaterland, un titre extrêmement sombre au tempo rapide, qui est probablement le plus brut et sombre de l’album. Riffs effrénés, un solo entêtant et des blasts se relaient pour nourrir cette agressivité, puis c’est un hommage militaire qui introduit The Green Fields of France. Le titre est le plus long de l’album, permettant au groupe de placer les riffs les plus lourds et étouffants de l’album tout en jouant sur une lenteur apocalyptique pour appuyer leur discours. Des parties plus explosives sont à prévoir, tout comme les sonorités de l’introduction qui hantent la rythmique, puis le final se montre encore plus étouffant avant War Out, le chant samplé qui refermera l’album en bonne et due forme.

L’univers de 1914 est forgé par la guerre, c’est une évidence. Ce qui semble moins évident si vous ne connaissez pas le groupe, c’est sa capacité à créer une oppression, une noirceur, une agressivité et un son lancinant qui se reflète à nouveau sur When Fear and Weapons Meet, un album qui mérite quelques sessions d’écoute avant d’être correctement compris.

95/100

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