Review 903 : Thulcandra – A Dying Wish

Thulcandra refait surface avec un quatrième album.

Depuis 2003, et malgré une pause entre 2005 et 2008, Steffen Kummerer (chant/guitare, Obscura, ex-Death DTA) mène ce recueil Black/Death Mélodique. Rejoint par Erebor (batterie, Secrets of the Moon), M. Delastik (guitare, Haradwaith, The Soulscape Project) et plus récemment Carsten Schorn (basse, Nailed to Obscurity, Battue), le groupe sort A Dying Wish. A noter que l’album a été enregistré avec Christian Kratzer, ancien bassiste du groupe décédé dans un accident l’an dernier.

On débute avec la mélancolique Funeral Pyre, une composition glaciale qui saura s’enflammer progressivement pour lancer les parties vocales. Les mélodies entêtantes volent autour de nous en nous lacérant, puis la rythmique reprend le dessus avant Scarred Grandeur, une composition incisive et rapide qui dévoile des parties brutes et Old School, mais aussi des passages lourds. Les mélodies perçantes nous accompagnent avant de nous laisser reprendre notre souffle sur la courte et douce Orchard of Grievance. Mais le son clair ne durera pas, puisque la saturation refait surface avec In Vain et sa noirceur évidente. Même lorsqu’un groove brut ou que des choeurs mystiques rejoignent la rythmique, le son est abrasif, alors que c’est la dissonance qui prime sur Nocturnal Heresy et sa rythmique lancinante. La violence ne tarde pas à rejoindre le mélange, créant un contraste hypnotique qui perdurera même lorsque le tempo s’apaise ou augmente à nouveau. The Slivering Silver propose une introduction sombre mais calme qui ne durera pas, puisqu’une fureur brute s’empare quasi immédiatement des musiciens et de leurs instruments. Le mélange avec des mélodies déjà agressives ne fera que renforcer une rage viscérale qui explosera avant le final, puis qui nous mène à In Bleak Misery, une deuxième et dernière interlude au son clair. La guitare nous ouvre les portes de A Shining Abyss, une composition au chant plus profond, créant un contraste avec les harmoniques planantes. L’angoisse se mêle à la noirceur pour un break au son clair avant d’exploser à nouveau dans cette vague de puissance qui nous envoûtera à nouveau, tout comme Devouring Darkness et ses leads glaciaux. Le chant reste pesant, tout comme cette rythmique lourde aux harmoniques tranchantes, puis comme le titre l’indiquait la noirceur devient de plus en plus forte avant d’investir entièrement les riffs du groupe. L’intense partie finale donnera naissance à A Dying Wish, l’ultime titre de l’album. Une introduction dissonante et hypnotique, puis la rythmique se joint au vortex de froideur avant qu’un chant oppressant ne vienne renforcer cette lourdeur intense. Le titre ne joue pas sur la rapidité, mais sur une puissance brute que l’on retrouve à chaque instant jusqu’à ce que le son ne se noie dans les ténèbres.

Bien que Thulcandra ait moins de vingt ans, on retrouve ses racines musicales dans le passé. La froideur, la noirceur et l’intensité font d’A Dying Wish un album aussi brut que mélodieux, aussi dissonant qu’entêtant et aussi puissant qu’intéressant.

90/100

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