Review 927 : Cepheide – Les échappées

Cepheide renaît.

Créé en 2013 en Île de France, le groupe sort une démo, puis un EP et enfin un album avant de s’arrêter en 2018. Mais en 2019, Gaetan Juif (guitare/chant, Basilique, Baume, Rance, Scaphandre) et François Saint Voirin (guitare, Rance) nous proposent un split avec Time Lurker. En 2021, Gaetan adopte le patronyme de Joseph Apsarah et c’est seul qu’il nous propose Les échappées, son nouvel album.

L’album débute avec Le Sang, un titre qui se montre immédiatement pesant et planant, tout en accueillant des hurlements fantomatiques et des leads transcendants. Le morceau se montre aussi majestueux qu’effrayant, nous enveloppant dans cet épais brouillard sonore dont on distingue la violence et la noirceur. Les quelques accalmies ne durent pas, puis L’oubli dévoile des leads perçants qui vont de pair avec ces choeurs mystiques, qui seront écrasés par des cris sauvages et terrifiants. On sent clairement le désespoir dans la voix, tout comme la mélancolie dans ces parties plus douces et la rage viscérale dans les accélérations, puis L’ivresse démarre avec quelques percussions, suivies d’un riff lancinant. La saturation rejoindra peu à peu la rythmique, qui se montre aussi brute et incontrôlable que le chant qui apparaît soudainement. Le morceau dévoilera lentement des accents psychédéliques, alors que Les Larmes nous replonge dans la mélancolie la plus sombre grâce à une dissonance puissante. Il propose en plus de chant saisissant, qui emprunte au DSBM, des parties lancinantes, une progression imperceptible mais intense, ainsi qu’un désespoir sombre et pesant. On continue avec Les Cris, un titre aux harmoniques hurlantes, qui nous dévoile une nouvelle facette du projet, plus majestueuse et presque lumineuse par moments. Mais la noirceur n’est jamais loin pour infuser les riffs de ces ténèbres aussi cinglantes qu’oppressantes, puis l’album prend fin avec la longue La Nausée. L’ambiance s’alourdit peu à peu avec cette rythmique étouffante, ces voix qui sortent de nulle part, mais également ces leads tranchants et aériens, puis le morceau s’apaise tout en restant dissonant, avant de s’enflammer à nouveau, dévoilant rage et racines Old School avant de s’éteindre définitivement. 

L’univers de Cepheide a toujours été empreint de noirceur et de mélancolie, mais le groupe a évolué. Les échappées développe un voile de ténèbres sur lequel des influences douloureuses, intenses et profondes rencontrent un son brut et planant. Je ne peux que valider.

90/100

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