Review 974 : Monosphere – The Puppeteer

Monosphere se dévoile avec un premier album.

Créé en Allemagne sur les cendres de Lost Without Direction, le groupe formé de Kevin Ernst (chant), Max Rossol (guitare), Valentin Noack (guitare), Marlon Palm (basse) et Rodney Fuchs (batterie) nous présente The Puppeteer.

L’album débute avec Sheer Strings, une douce introduction qui crée amène progressivement l’univers pesant, et qui explose avec The Puppeteer, le titre éponyme. Complexité et modernité se rencontrent sur un mélange de Post-Hardcore et de Mathcore, créant un chaos parfaitement organisé et agressif qui laisse cependant place à des parties plus calme et à un chant clair avant que la violence ne refasse surface, tout comme sur The Luminary et ses mélodies dissonantes. Le son devient très aérien en se combinant avec la lourdeur des riffs et les hurlements, puis le groupe invite Nils Wittrock (The Hirsch Effekt) sur The Disconnect pour alimenter ces sonorités abrasives et puissantes. Une fois de plus, le contraste avec la douceur du break renforce l’intensité, alors que The Lover développe la mélancolie et la lancinance avant d’injecter l’énergie pure du désespoir. Le morceau devient alors très pesant et profite d’une certaine lenteur pour nous écraser avant le final, qui donne naissance à The Verdict, un titre très direct. Le chant clair enchanteur tranche avec l’avalanche de blast et les hurlements qui lui succèdent, avant que The Marionnette ne vienne à nouveau faire régner la quiétude sur son introduction. Les harmoniques planantes s’entremêlent et jouent avec la voix pour créer un cocon de douceur, qui continue avec No Strings Attached. Mystérieuse, l’interlude reste assez sombre, tout comme I Am To Blame, qui devient de plus en plus pesante avant de laisser les instruments s’exprimer. Le son saisissant conserve une part de quiétude même lors des riffs saturés, qui finira par s’éteindre. 

Les musiciens font revenir Nils Wittrock pour I Am in Control, Pt.I et sa rage évidente, créant une aura très agressive qui emprunte au Djent et au Post-Metal. Les influences Prog ne sont jamais très loin, tout comme le son planant et dissonant, qui continue sur la calme I Am in Control, Pt.II, qui finira à nouveau par exploser sur le final, peu avant de donner naissance à la courte I Am in Control, Pt.III, qui referme cette trilogie avec un chant clair apaisant. I Am in Conflict, Pt.I fait resurgir la rage et les riffs saccadés avec une fureur intense et explosive, créant un vortex de violence effrénée qui s’apaisera avec I Am in Conflict, Pt.II. La mélodie entêtante qui accompagne une base lancinante et un chant mélancolique nous emporte lentement dans les ténèbres, qui nous lacèrent vivement sur I Am in Conflict, Pt.III, le dernier morceau. Riffs rapides et complexes se succèdent pour finalement nous proposer une douceur aérienne, qui sera écrasée une dernière fois par des hurlements massifs, avant que le final n’offre un compromis entre les deux facettes de cet univers torturé.

Avec son contraste saisissant entre énergie brute et mélodies planantes, Monosphere nous offre une excellente première sortie. L’univers de The Puppeteer est aussi direct que complexe, doux que brut, et les nombreuses influences le rendent extrêmement riche.

85/100

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