Review 983 : Oar – The Blood You Crave

Oar sort enfin son premier album.

Créé en Australie, le groupe composé d’AL (chant), TB (guitare, Remember That You Will Die), JM (guitare, Hipoxia) et MD (batterie) avait déjà sorti un EP en 2017, avant d’annoncer The Blood You Crave début 2022.

L’album débute avec The Blood You Crave, un titre long et pesant qui mêle un Post-Black lancinant à des hurlements viscéraux. Le son froid se pare d’harmoniques planantes et entêtantes, puis ralentit en puisant dans des influences Doom avant de s’enflammer à nouveau, créant un contraste saisissant entre les deux aspects de cet art sombre. Les riffs se nourissent de la mélancolie ambiante jusqu’au dernier moment, puis Doomed and Damned vient proposer un son doux qui accueille soudainement les hurlements du vocaliste. On sent une sorte de progression dans la noirceur au fur et à mesure que l’instrumentale se renforce, offrant des harmoniques très Old School et angoissantes qui restent mélodieuses. Les leads perçants nous mènent à Perfect Agony et sa mélancolie permanente, qui dévoile une certaine douceur dans la rythmique brute. Impossible de ne pas sentir la tornade de noirceur qui grandit devant nous, puis c’est le silence qui donne naissance à Souls Lost in the Forest et sa dissonance, qui s’étend en nous enveloppant dans ce brouillard sonore. Un groove pesant s’ajoute à ces harmoniques entêtantes, créant une atmosphère accrocheuse et majestueuse, puis le son s’éteint avant de laisser What Once Used to Bloom refermer l’album. Un son lourd et lent s’abat sur nous, créant une masse pesante et continue qui ne nous autorise à respirer que lorsque le son s’apaise. Quelques notes volent autour de nous pendant que l’oppression grandit peu à peu, tout en conservant cette lenteur hypnotique, renforcée par des leads mystérieux, puis le néant nous engloutit.

Entre noirceur et mélancolie, Oar nous offre une part de splendeur brute. The Blood You Crave tire autant sa force des influences Old School de la formation que des riffs planants, des cris menaçants et de son ambiance effrayante, ce qui le rend immédiatement accrocheur. 

80/100

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