Review 995 : Underoath – Voyeurist

Underoath revient déployer son arsenal sonore sur un neuvième album.

Créé en 1997 aux Etats-Unis, le groupe débute avec du Metalcore, mais évolue rapidement vers un style plus contrasté. Malgré une pause de deux ans qui a pris fin en 2015, Aaron Gillespie (batterie), Christopher Dudley (claviers), Timothy McTague (guitare), Grant Brandell (basse), James Smith (guitare) et Spencer Chamberlain (chant) nous dévoilent Voyeurist

Damn Excuses va nous mener de force dans ce mélange musical pesant aux influences aussi énergiques que complexes, tout en nous guidant avec des hurlements maîtrisés et quelques chœurs, puis la folie prend fin avec l’arrivée d’Hallelujah. Les éléments modernes sont incrustés dans une base aérienne entêtante qui emprunte autant à la douceur d’un Metal Progressif qu’à des racines Post-Hardcore directes, et les différentes voix se chevauchent sur une partie finale majestueuse avant qu’I’m Pretty Sure I’m Out Of Luck and Have No Friends ne vienne nous offrir un moment de calme avec sa longue introduction. Cet appel au 911 laisse les différents instruments installer lentement leur rythmique, puis la voix les rejoints avant de laisser la rage viscérale s’exprimer. Le son reste assez complexe et froid, alors que Cycle se montre plus groovy. En plus de ses éléments hargneux, le groupe a fait appel à Ghostemane pour apporter une touche de Trap déchaînée à la composition, et si les deux styles vont plutôt bien ensemble, on retrouvera la mélancolie abrasive du groupe avec Thorn et sa fausse quiétude. Le groupe fera naître des explosions d’intensité tout au long de cette rythmique planante et assez entraînante grâce à des hurlements et de la lourdeur, puis la flamme s’éteint pour laisser la place à l’inquiétant (No Oasis), un titre très doux mais sombre. Après ce moment de calme, Take a Breath prend immédiatement la suite avec le mélange mi-entraînant mi-agressif du groupe qui reste toujours efficace en alternant cris et chant clair. Les effets modernes sont également nombreux, puis le final puissant donne naissance à We’re All Gonna Die et sa violente folie. La très énergique rythmique laisse au vocaliste la possibilité de placer ses hurlements les plus violents ou des parties en chant clair envoûtantes tout en nous hypnotisant avant d’entrer à nouveau dans la rage. Numb vient comme son nom l’indique nous apaiser quelques secondes avant de créer des patterns extrêmement entraînants, qui laisseront une fois de plus la place à un contraste entre cris et chant clair. L’album prend fin avec Pnuemonia, le titre le plus long de l’album, qui nous inondera d’une quiétude pesante et planante avant de se renforcer progressivement, tout en déployant des influences Noise pour finalement nous noyer sous une rage viscérale brute et assommante.

Le style d’Underoath est toujours aussi indescriptible, mais également toujours aussi maîtrisé. On sent que sur Voyeurist, rien n’a été laissé au hasard, que ce soit la rage pure, les parties complexes ou la quiétude apaisante, et le mélange de tout ce flot sonore est aussi inquiétant et pesant qu’entraînant.

85/100

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