Interview : Dawohl

Maxime Guillemain, vocaliste du groupe français de Brutal Death Dawohl, a répondu à mes questions à propos de Leviathan, le premier album du groupe.

Chronique de Leviathan

Bonjour et tout d’abord merci de m’accorder de votre temps ! Comment présenterais-tu le groupe Dawohl sans utiliser les habituelles étiquettes “Metal” ?
Maxime Guillemain (chant) : Ave, merci à toi de t’intéresser à notre travail ! Dawohl est une concrétisation de toutes mes obsessions musicales et esthétiques : la brutalité et la vitesse y joue une place importante avec énormément de blast beat mais contrairement à notre précédente production nous avons également développé des passages plus ambiancés pour donner d’autant plus d’impacts aux titres.

Que signifie le nom du groupe et en quoi est-il lié à votre musique abrasive ?
Maxime : Dawohl est un personnage qui s’inscrit dans l’univers dystopique et totalitaire dépeint dans les paroles et les artworks. 

Leviathan, votre premier album, sort bientôt, comment pourriez-vous le décrire en trois mots ?
Maxime : Brutal, Véloce et Martial.

Comment s’est passé le processus de composition ? Est-ce que vous avez déjà eu des retours concernant l’album ?
Maxime : Le processus de composition a été long et douloureux. Nous sommes extrêmement exigeants vis-à-vis de nous même sur le travail d’écriture pour ne pas tomber dans des compositions sans inspirations ou banales. Sortir un album juste moyen était inenvisageable pour nous. Je suis content d’avoir emprunté cette direction et les excellents retours vont dans ce sens !

L’album est inspiré de l’ouvrage Léviathan, de Thomas Hobbes. Comment avez-vous utilisé l’œuvre pour créer les parties vocales ?
Maxime : En réalité c’est surtout Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley qui est ma référence principale (notamment sur l’aspect de l’eugénisme et de l’utilisation de la science comme outil d’aliénation, l’aspect trans-humanisme étant traité aussi en filigrane) mais à cela j’y ai adossé bien d’autres concepts et notamment le Léviathan de Hobbes qui vient « trôner » symboliquement au dessus de cet état totalitaire dystopique.

Quelles sont vos influences au niveau des parties instrumentales ? Comment arrivez-vous à mêler le chant à cette base brute ?
Maxime : Hate Eternal & Zyklon ont été les influences les plus directes, l’un pour une forme de brutalité et de puissance inégalé dans le genre, l’autre pour l’aspect froid et une sens de mélodique qu’ils ont su insuffler au genre. Le chant dans ce genre est traité comme n’importe quel autre instrument et n’est là que pour appuyer la dynamique du morceau lui-même.

L’album se ferme avec I Vomit This World, une reprise du groupe français Mercyless. Pourquoi avoir choisi celui-là ?
Maxime : Le groupe est originaire de Mulhouse comme nous et Mercyless a joué un rôle important dans la scène hexagonale et a donc nourri notre envie de créer un Death Metal de qualité et avec des ambitions. C’est donc un hommage en plus d’avoir été un exercice d’appropriation très sympa à réaliser.

Depuis 2020, le monde souffre du Covid-19. Comment avez-vous vécu les différentes périodes de restrictions en tant que groupe ? Est-ce que la pandémie a eu un impact sur l’album ?
Maxime : Ça a été comme pour pas mal de groupes une période pénible même si nous n’étions pas dans l’optique de jouer en live à cette période, c’est plus sur la possibilité de réaliser les prises de son que cela a joué et a ralenti les choses. L’impact plus direct sur l’album nous l’avons surtout car la sortie s’inscrit a priori dans cette vague de reprises des concerts un peu partout, c’est à la fois positif mais c’est également un peu la ruée vers l’or de beaucoup de formations.

Bien que le futur soit toujours incertain, est-ce que vous avez déjà des plans pour le futur du groupe ?
Maxime : Mon objectif premier pour l’avenir est de continuer à faire évoluer le groupe musicalement vers des sonorités qui me parlent particulièrement. Nous allons également attaquer la promotion via les concerts d’ici peu.

Qu’est-ce qui t’a poussé dans l’univers du Metal ? Quel a été ton premier album de Metal ?
Maxime : Je pense que c’est avant tout son esthétique morbide, c’est bête mais pour une raison inconnue depuis ma tendre enfance c’est quelque chose qui me parle beaucoup et tomber sur un style musicale utilisant ces codes ne pouvait que retenir mon attention. J’ai le souvenir d’avoir emprunté à la médiathèque Digimortal de Fear Factory, Burn my Eyes de Machine Head et surtout Chaos AD de Sepultura dont la musique et le livret m’ont beaucoup remué. 

Quel est ton regard sur la scène française ? Et la scène internationale ?
Maxime : J’ai un avis partagé sur la scène française qui peut proposer le pire comme le meilleur. Notre scène Black Metal est vraiment excellente et apporte beaucoup au genre, du côté du Death Metal, notre scène multiplie depuis quelques années des groupes vraiment solides (notamment le roster de chez Dolorem Records).
A l’international je dois l’avouer j’ai du mal à retrouver mon compte dans ce qui sort actuellement et cela depuis des années. Que ce soit d’un côté le revival Old School qui hors grosses exceptions fait de la redite… et de l’autre côté les scène Metal Moderne/Death Tech etc. qui ne jure que par l’aspect technique et des productions sans caractère…

Est-ce qu’il y a des groupes ou des musiciens avec lesquels tu aimerais collaborer, que ce soit pour un titre ou plus ?
Maxime : J’ai déjà réalisé un petit fantasme en collaborant avec Secthdamon (Emperor, Zyklon, Myrkskog, Odium). Autrement je suis assez admirateur de la voix de Seth Siro de Septic Flesh (même si la carrière actuelle du groupe ne me correspond plus en tant que fan de la première heure), on peut ajouter Rutan d’Hate Eternal et ex-Morbid Angel.

Quels sont les groupes de la scène française qu’il faut absolument écouter en 2022 selon toi ?
Maxime : J’avoue ne pas avoir une bonne vision sur ce que la scène française va proposer en 2022. Je peux tout de même recommander le futur album de Post-Mortem un groupe de Death Metal alsacien comme nous. 

Te souviens-tu de ta première expérience avec un instrument ? Quand et comment est-ce que ça s’est passé ?
Maxime : Avant d’être vocaliste j’ai été bassiste et guitariste mais très rapidement je me suis rendu compte que c’était le chant qui me faisait vibrer bien davantage. Pas de mauvaises expériences en réalité juste une évidence. 

Quels sont tes hobbies en dehors de la musique ? Est-ce que tu réussis à vivre de ta musique, ou est-ce que tu as un métier qui n’a pas de rapport avec la musique pour vivre ?
Maxime : Le Metal Extrême est un art ingrat qui requiert un travail et une rigueur pro mais dont on ne doit pas attendre d’en vivre et cela me va bien. C’est une dévotion et une motivation qui dépasse le rationnel, qui relève plus de l’obsessionnel. Mon métier est donc bien différent même s’il partage les aspects créatif et de travail en équipe.

Et si je vous demandais à quel plat français pourrais-tu comparer la musique de Dawohl, lequel choisirais-tu ? Pourquoi ?
Maxime : Histoire d’être un peu chauvin on peut partir sur n’importe quel plat à base de munster : difficile d’accès, qui ne pas plaire à tout le monde mais qui a beaucoup de goût pour qui sait l’appréhender.

Dernière question : avec quels groupes rêverais-tu de tourner ? Je te laisse créer une tournée avec trois groupes, plus Dawohl en ouverture.
Maxime : La tournée qui me ferait rêver : Hate Eternal, Azarath, Vitriol et Dawohl.

Merci à nouveau de ta disponibilité, je te laisse les mots de la fin !
Maxime : Je vous remercie tous pour votre intérêt, c’est important pour des groupes comme nous d’avoir ce genre de soutien ! Au plaisir de vous rencontrer à l’occasion lors d’un live près de chez vous !

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