Review 1238 : Ophe – Somnium Nocte Mendaciis

Ophe sort à nouveau des ténèbres pour son deuxième album.

L’entité menée par Bargnatt XIX (tous instruments/chant, Demande à la Poussière) avait déjà sorti un premier album en 2018 avant d’annoncer la sortie de Somnium Nocte Mendaciis, toujours chez My Kingdom Music.

Le mystère commence avec Tarde, une courte introduction sombre et pesante qui nous mène sur Odalisk Incursio Sub Methaqualone, une longue composition qui mélange une noirceur dissonante, une oppression malsaine et des mélodies planantes. Quelques cris en arrière-plan se mélangent au brouillard intense, que la batterie viendra faire exploser après la moitié du titre, laissant le Post-Black viscéral nous dévoiler toute sa splendeur. Le son sait se montrer lancinant pour mieux accueillir la violence, puis la partie finale s’apaise avant que Squirting Cadaveribus ne nous présente des influences plus Old School du Black Metal. La rythmique ne ralentit pas, alimentant cette vague pesante et sourde qui laisse à peine passer des leads, puis Partum Chimerae mélange un sample vocal mystérieux avec des influences Noise qui ne cessent qu’avec l’arrivée de Decem Vicibus II et ses sonorités mystiques qui se perdent entre les vagues régulières de noirceur. Le morceau est long, mais il reste assez calme, dévoilant une progression étouffante qui n’explosera pas avant la fin, sonnant comme les prémisses de Noctis Ames, un très court ouragan dévastateur. A peine plus d’une minute de chaos et de rage, qui se transforment en Flores Vere A Peccatis, un titre composé des vagues lancinantes de cette violence qui laissent les hurlements fantomatiques se frayer un chemin dans toute cette dissonance. Une brève pause laissera la noirceur nous écraser une dernière fois avant de laisser des choeurs nous escorter jusqu’au néant.

Ophe n’a pas son pareil. Le projet est évidemment ancré dans un Black Metal très ambiant, mais il laisse à son créateur une totale liberté pour faire de Somnium Nocte Mendaciis un brouillard oppressant et bruitiste duquel les tonalités les plus ténébreuses s’échappent.

85/100

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