Review 1698 : Aara – Triade III: Nyx

Aara achève sa trilogie de Melmoth.

Créé en Suisse, le groupe créé par Berg (guitare/basse/claviers) et Fluss (chant) dévoile un premier album en 2019, puis en EP, avant de recruter J. (batterie, Grusig, Malphas, Thron, ex-Chotzä…). En 2021, le groupe entame une série de trois albums basée sur le roman gothique de Charles Robert Maturin, Melmoth ou l’Homme Errant, qui se conclut en 2023 avec la sortie de Triade III: Nyx.

Aidés une fois de plus par Jonny Warren (Kuyashii, Modern Rites) sur cette introduction sombre, le groupe démarre avec Heimgesucht, un titre aussi massif que mélancolique qui ne tarde pas à abriter des hurlements viscéraux mais légèrement effacés. Les tonalités inquiétantes couplées aux leads acérés renforcent évidemment les sonorités imposantes qui sauront devenir plus mélancoliques et entêtantes tout en nous menant à Emphase der Seelenpein, le titre suivant, qui nous emporte immédiatement entre ses vagues de mélodies glaciales. Les cris fantomatiques se lient habilement aux harmoniques transcendantes pour créer un son prenant qui ne s’autorise que quelques instants de flottement avant de nous ensevelir à nouveau sous son torrent d’intensité avant que Moribunda ne laisse un lointain choeur rejoindre la rythmique effrénée. Le son est tout aussi planant que lourd, créant un contraste chaotique mais très complémentaire qui devient de plus en plus pesant, laissant à peine les mélodies nous apaiser lorsque les parties les plus lourdes sont à l’œuvre. Unstern prend la suite avec une atmosphère majestueuse, couplée à des riffs rapides et massifs, recréant sans mal cet ouragan de rage brute que le groupe manie sans mal pour nous étouffer, tout en autorisant quelques moments de flottement. On sent que l’ambiance est beaucoup plus sombre sur ce morceau, profitant des rares et courtes accalmies pour enflammer à nouveau les riffs, puis Des Wanderers Traum vient nous noyer dans sa noirceur abyssale ininterrompue, bien qu’entrecoupées de quelques éléments plus lancinants. Les leads entêtants nous transportent à travers ce paysage dévasté, nous laissant naviguer dans ce son profond et puissant avant de nous autoriser un doux final, suivi par Edo et Edam, la dernière composition, qui laisse les parties instrumentales nous priver d’air en nous faisant contempler les harmoniques les plus planantes avant de nous enfermer à nouveau dans cette chute vers le néant.

Une page se tourne pour Aara qui referme sa trilogie avec la même excellence qu’au début de cette aventure. Tout comme ses deux prédécesseurs, Triade III: Nyx fait preuve d’intensité viscérale, de douceur sombre et de profondeur, faisant de ce chapitre final un véritable point d’orgue.

95/100

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