Véritable délivrance pour Ritualmord.
Après trois EPs, ( ) (Hypothermia, Kall…) et 1853 (ex-Vanhelga, ex-Ofdrykkja…) souhaitent une fois de plus se dissocier de leur ancien groupe, Lifelover, en dévoilant leur premier album, This Is Not Lifelover, avec une pochette très… évocatrice.
On débute avec Inandan, introduction assez vaporeuse mais tout de même inquiétante qui mène à Stonerpop, un mélange d’influences aériennes assez doux et mélancolique où les quelques voix inquiétantes et claviers planants en tous genre suivent un beat assez simple. Je rapprocherais plus ce morceau du Shoegaze, notamment avec les touches brumeuses qui enveloppent les riffs simples avant de déteindre sur Inåtblick, court interlude qui suit ces teintes lentes et apaisantes. On continue avec Spår qui reste dans une atmosphère plutôt calme mais beaucoup plus sombre, avec l’apparition de gémissements en arrière-plan ainsi que des cris plus présents qui nous font à nouveau rentrer dans l’univers du DSBM, mais qui deviendra plus lourd avec Tjära et sa rythmique grasse couplée à des leads dissonants. Le morceau pue l’oppression à plein nez, alors que Tid va au contraire nous faire sillonner à nouveau des touches apaisantes pendant que les voix en arrière-plan suivent leur propre chemin, allant jusqu’à s’énerver avant le final. La saturation refait surface sur Andetag, accompagnée du blast furieux du Black Metal qui change définitivement la teinte de ce morceau, mais c’est à nouveau avec des frappes plus douces que le duo nous propose Inifrån och ut, toujours ancrée dans ces sonorités majestueuses en envoûtantes. On ressent un début de malaise lorsque Slutna ögon s’annonce, et il est confirmé avec l’apparition du chant saturé qui nous transporte dans les sphères les plus sombres jusqu’à ce flot continu avant de dériver sur Se mig où l’on retrouve ces teintes Post-Punk légères et enivrantes. La voix commencera à s’étouffer pendant que la rythmique poursuit sa marche, mais les musiciens lui offrent comme à nous un instant de répit avec la courte All tid rasar samman et ses volutes distantes, suivies par quelques éléments bruitistes. Retour des paroles avec Vår väntan…, d’abord dans une douceur chaleureuse, puis avec une tristesse assumée lorsque la saturation revient hanter la rythmique puis se l’approprier avant que Totalitär tomhet ne nous entoure de ses sonorité éthérées où finiront par apparaître quelques frappes, une voix distante et enfin une guitare plus lourde mais qui s’adapte à l’atmosphère jusqu’aux hurlements de détresse qui marquent la fin de l’album.
Ritualmord annonçait clairement la couleur, This Is Not Lifelover n’est pas une continuité ou un alter-égo, il est un album à part entière d’un projet totalement différent. Bien que certaines touches s’y apparentent, le projet reste ancré dans une atmosphère unique et sombre que nous serons beaucoup à apprécier.
85/100