Ce jeudi 22 mai, c’est jour de fête à Glazart !
Bank Myna et Point Mort, deux formations bien connues de la scène underground parisienne, célèbrent tous deux la sortie de leur nouvel album (chroniqués par mes soins, pour les plus attentifs), et ont invité WuW à participer à cet évènement, orchestré par Almost Famous. Trois approches différentes de la saturation que nous allons (re)découvrir ce soir grâce à eux, et que à Clément de Vous Connaissez ? PR m’a permis de photographier.
La soirée débute donc dans la fumée avec l’arrivée de WuW, quatuor instrumental (mais duo en studio) aux notes entre Post-Metal et Doom aérien qui ne manque pas de tisser lentement ses riffs pour nous écraser sous leur saturation. Les harmoniques intrigantes répondent à la rythmique abrasive qui prend possession de notre esprit et avance lentement, note après note, frappe après frappe et qui explose de temps à autre, osant leads et passages surprenants. Lorsqu’il ne violente pas sa guitare avec ses camarades, Guillaume passe sur des machines, offrant des parties bruitistes dérangeantes à la base bien construite, apportant une touche de diversité, mais c’est bel et bien en headbanguant tous les quatre (et en rajoutant de la fumée au passage) que les musiciens nous assènent leurs titres. Le show est assez court, mais il est très apprécié, et les applaudissements en témoignent.
On passe à Point Mort, quintet toujours aussi versatile qui est parfaitement capable de laisser Sam (chant) seule avec son micro orné d’un petit bouquet de fleurs pour les premiers instants, puis de headbanguer furieusement en jouant leurs riffs torturés à toute allure. Entre rugissements et chant clair, la vocaliste nous guide à travers un univers chaotique et pourtant incroyablement maîtrisé où les lumières seront loin d’être de notre côté, mais qui traduit parfaitement l’aspect travaillé de leurs compositions. Ce n’est pas ma première avec le groupe, mais je vois à quel point les cinq musiciens ont progressé, autant en terme de contraste dans les sons du nouvel album, mais aussi de l’approche scénique qui se veut également plus interactive, laissant quelques instants à la chanteuse pour nous remercier entre deux titres avant que la furie ne reprenne de plus belle. Peu avant la fin, la foule est invitée à se rapprocher avec un “faites la guerre, on fera l’amour après”, et ça commence à remuer un peu plus dans la fosse, qui réclamera d’ailleurs un rappel (qu’elle obtiendra), prolongeant de quelques minutes l’expérience folle, avant d’acclamer des musiciens heureux de leur prestation.
La scène est réaménagée pour permettre l’installation de Bank Myna, qui va s- avec un peu de retard – nous inonder de fumée et d’un rideau lumineux impénétrable au possible qui n’est pas sans rappeler les Sisters of Mercy. L’expérience est un peu déroutante au premier abord, mais le son est bon, très bon même, et bien que l’on distingue à peine les musiciens (archets à la main), on voit qu’ils sont pleinement investis dans leur prestation, ajoutant çà et là des effets brumeux à leur musique sous le chant de Maud. Ses camarades lui tiennent une rythmique lancinante au possible, et c’est entre voix et violon qu’elle nous hypnotise, pendant que les jets de fumée viennent ré-épaissir l’impénétrable voile qui occulte le spectacle. On notera de rapides mots de remerciement entre les titres, mais le rituel se poursuit assez naturellement entre les différentes tonalités nébuleuses et les quelques pointes de ténèbres qui s’insinuent lentement dans nos esprits, et va – comme sur l’album – durer jusqu’aux tous derniers instants du concert, qui prend fin avec des bravos.
La soirée se finit assez tard, et malgré le traditionnel passage au stand de merchandising, nous rejoignons tous nos transports respectifs, les oreilles encore enchantées par ce que nous venons d’entendre. Si l’introduction signée WuW a été une belle découverte, Point Mort a témoigné de son évolution, tout comme Bank Myna qui s’est imposé comme un véritable nuage sonore. Bravo à tous les groupes pour la qualité de leur prestation, bienvenue aux deux nouveaux albums que sont Le point de non-retour et EIMURIA, et encore merci à Clément de Vous Connaissez ? PR pour l’accréditation ! Sur ce, j’ai du sommeil à rattraper…
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