Live Report : Amenra + Treha Sektori + Divide and Dissolve – Elysée Montmartre

Toujours désireux de faire des expériences musicales intenses, c’est ce soir à l’Elysée Montmartre que je me rend pour assister au show d’Amenra.

Je ne les ai pas vus depuis six ans, j’ai une promesse à tenir, et Cartel Concerts m’offre la possibilité de les revoir en compagnie de Divide and Dissolve et Treha Sektori, deux formations dont le nom m’est familier, mais que je vais ce soir découvrir. Une soirée annoncée comme “sans téléphone”, mais dont la consigne ne sera pas toujours respectée…

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On commence donc la soirée avec les sonorités expérimentales de Divide and Dissolve, duo qui propose un son assez mystérieux et lugubre mené d’abord par la clarinette de Takiaya Reed loopée puis reposée, suivie de percussions tribales signées Sylvie Nehill, de la guitare lancinante de Takiaya et de nombreux effets. Si le mélange est évidemment original, il reste parfois un peu étrange à nos oreilles, mais le duo est captivé par sa musique, qui finira par trouver grâce aux oreilles d’un public attentif et réceptif à la lourdeur mystique de leur son. Entre deux morceaux, la fondatrice laissera ses instruments pour nous décrire le concept de leur musique, notamment lorsqu’elle explique “We’re both indigenous and we’re proud of that”, puis l’hypnose sonore reprend, agrémentée à nouveau d’une épaisse couche de distorsion. Le show est court, mais on notera un dernier morceau bien plus brut avant un final inattendu, et acclamé.

Setlist: Monolithic – Dichotomy – Holding Pattern – Provenance – Reproach – Derail – Far From Ideal

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Changement d’ambiance avec la table ritualistique de Treha Sektori, projet Dark Ambiant du musicien Vincent Petitjean, alias Dehn Sora, qui va lui aussi capturer l’attention de son auditoire en utilisant une multitude de pédales d’effets sous des lumières occultes. Tout est bon pour le musicien pour tisser son atmosphère obscure, que ce soit les cris mystérieux, un archet sur sa guitare ou autres machines, mais ce qui surprendra le plus restera les os suspendus à de simples ficelles à son autel. Les expérimentations s’enchaînent sous la main du maître de cérémonie, et le public reste très calme, profitant des volutes sonores qui émanent de la scène et de ses flashs étranges jusqu’au tout dernier moment où le musicien est applaudi.

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La scène est totalement dépouillée pour laisser entrer Amenra, qui nous accueille avec un épais jet de fumée. Les musiciens s’installent et commencent à jouer sans un mot, leur écran diffusant des images perturbantes sous des rayons de lumière très faibles ou au contraire totalement déchaînées pour coller à l’atmosphère du morceau. Si Colin H. Van Eeckhout (chant) reste la plupart du temps dos à nous comme à son habitude, Mathieu J. Vandekerckhove (guitare), Lennart Bossu (guitare) et Amy Tung Barrysmith (basse) sont presque toujours tournés vers une fosse littéralement captivée par chaque note, ou chaque frappe de Bjorn J. Lebon (batterie). Le vocaliste profitera des moments de fureur pour headbanguer ou même se retourner de temps à autre, et s’il est d’abord vêtu de son perfecto en cuir, il finira par l’abandonner au cours du show, hurlant en t-shirt puis torse nu révélant l’impressionnante potence tatouée sur son dos et symbole du groupe. Il sera parfois aidé au chant par ses musiciens, mais c’est bel et bien lui qui nous guide au travers de ce cyclone sonore, nous émerveillant grâce à son chant clair apaisant, ou nous terrorisant et pénétrant notre âme grâce à ses hurlements ô combien expressifs, en particulier sur certains titres. L’enchaînement Razoreater / Plus près de toi (Closer to You) est tout simplement démentiel, mais c’est sur la brumeuse A Solitary Reign que le plus de larmes couleront dans l’assemblée, avec ce duo vocal des plus intenses. On notera également qu’à l’arrière, l’irrespect est proche sur Am Kreuz, où le public n’hésite pas à frapper dans ses mains ou à parler lors des moments les plus atmosphériques, mais Aorte-Ritual viendra à la fois clouer le bec de tout le monde, mais aussi clore le show de manière magistrale, où les applaudissements sont (à ce moment précis) plus que de rigueur.

Setlist: Silver Needle. Golden Nail – Salve Mater – Razoreater – Plus près de toi (Closer to You) – Heden – A Solitary Reign – De evenmens – Terziele – Am Kreuz – Aorte-Ritual

Après ce show, je me rends compte que la viscéralité d’Amenra m’avait manqué, et qu’elle a fait du bien à mon âme. Bien que singuliers, les univers de Treha Sektori et Divide and Dissolve furent également intéressants à appréhender

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