Live Report : Lorna Shore + Rivers of Nihil + Ingested + Distant – Bataclan

Toutes les bonnes choses ont une fin, et c’est ce soir que s’achève pour moi l’année 2023 en termes de concerts. Pour l’occasion, c’est le concert archi-complet de Lorna Shore, accompagné par non moins de trois formations extrêmement qualitatives : Rivers of Nihil, Ingested et Distant. Autant vous dire que l’on se prépare à la violence la plus brute ce soir au Bataclan, et que le public est déjà largement au rendez-vous même si l’ouverture des portes est prévue pour 17h30 !

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A l’heure dite, c’est avec une introduction relativement dansante que Distant prend possession de la scène, avec comme idée de nous faire remuer le crâne. Leurs titres étant faits de moshparts continues, ils n’auront aucun mal à y arriver, enchaînant les bassdrops et les breaks massifs pendant qu’Alan Grnja (chant) harangue la fosse, demandant tour à tour circle pit, mosh, wall of death ou slammeurs à coups de “I  want to see bodies flying”. Pas de répit donc pour cette première demi-heure où les musiciens nous offrent un son démentiellement lourd et accrocheur, n’hésitant pas à tournoyer sur eux-mêmes ou à headbanguer à la limite du sol. Les seuls moments de répit sont l’annonce des titres, mais le groupe reprend quasi-immédiatement, nous assurant un show remuant, qui leur vaudra des acclamations méritées.

Setlist : The Eternal Lament – Oedipism – Born of Blood – Heritage – Heirs of Torment – Exofilth – Hellmøuth

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La batterie est démontée pour faire place à celle d’Ingested ainsi qu’à leurs bannières, et le show peut commencer avec… le thème de Bob l’Eponge. Je suis tout aussi surpris que vous, mais une fois le groupe en place, c’est la rage la plus viscérale que le groupe s’empresse de déployer, laissant Jason Evans (chant) arpenter la scène pendant que ses camarades nous offrent une rythmique surpuissante. “We have come to your beautiful city to crush your skulls!” lâche le vocaliste entre deux titres, nous autorisant à peine quelques instants pour souffler avant que leurs riffs ne déferlent à nouveau sur nous. Bien qu’habitué des shows des anglais, que j’ai déjà vu cinq fois auparavant, je découvre toujours de nouvelles petites mimiques, comme le vocaliste qui place des grognements de raptor vers la fin des morceaux, demande à l’intégralité de l’assemblée de s’assoir et de sauter, ou qui remerciera Jésus (un spectateur déguisé, pas de blasphème en vue) pour le wall of death qui débute dès Skinned and Fucked, qui va littéralement retourner la fosse en un rien de temps, témoignant encore une fois du potentiel du groupe, qui quittera la scène sous les applaudissements.

Setlist : Impending Dominance – Copremesis – Invidious – I, Despoiler – Shadows in Time – Better Off Dead – Skinned and Fucked – Echoes of Hate

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Changement de batterie et d’ambiance pour l’arrivée de Rivers of Nihil, qui évolue désormais en tant que quartet. Si le groupe semble s’être concentré sur leurs titres les plus agressifs pour cette tournée, alternant hurlements massifs et parties lourdes, on remarque tout de même que leurs riffs sont empreints d’une complexité efficace. Le groupe parvient sans mal à aligner ses harmoniques entêtantes, pendant que Adam Biggs (basse/chant) headbangue entre ses parties vocales, qu’il gère sans mal. Il est parfois aidé par Andy Thomas (guitare/choeurs), dont le chant clair développe la dimension Prog de leur Death Metal de haute volée, et le vocaliste ne se privera pas pour ordonner aux spectateurs les plus motivés quelques mouvements de foule, qui seront également effectués tout comme les précédents. Bien qu’assez statique, le groupe reste néanmoins très pro et énergique, multipliant les headbangs, les riffs chiadés et les touches plus aériennes, notamment sur le dernier titre, Where Owls Know My Name, qui prend toute son ampleur dans une salle comble qui profite des derniers instants d’un show légèrement plus doux, mais tout aussi récompensé d’applaudissements.

Setlist : The Silent Life – Hellbirds – Focus – Sand Baptism – Death Is Real – Soil & Seed – The Sub-Orbital Blues – Where Owls Know My Name

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La scène est réaménagée, et rien que quand le backdrop de Lorna Shore ne monte, la foule est déjà en train de hurler, alors imaginez lorsque le groupe entre sur scène, et débute son premier titre ! Il sera d’ailleurs rythmé par des gerbes d’étincelles pendant que Will Ramos (chant) nous fait une première démonstration de ses capacités vocales, entouré par le reste du groupe. Adam De Micco (guitare) reste toujours concentré sur son instrument, tandis que Andrew O’Connor (guitare) et Mike Yager (basse) headbanguent, ce dernier aidant parfois à quelques choeurs sous le rouleau de double pédale d’Austin Archey (batterie), et dès le premier titre terminé, nous partons immortaliser l’instant. Le vocaliste choisira ce moment pour commencer à haranguer la foule, qui répond présent à l’instant même pour enchaîner les mouvements en recrachant même quelques slammeurs de temps à autres, mettant à mal la sécurité. Les quelques samples orchestraux sont du plus bel effet pour sublimer les riffs infernaux, et le groupe se paiera même le luxe d’inviter quelques Alan Grnja sur Of the Abyss, pendant que la fosse hurle et remue gaiement. Le show défile, laissant le frontman nous remercier de notre présence et nous inciter à bouger davantage, annonçant même “an Old School one”, Immortal, qu’il interprète sans encombre. Axée sur les deux plus récentes productions, la setlist est un parfait équilibre entre rage, violence et dévastation, et c’est après le dernier break abyssal de To the Hellfire que le groupe quittera la scène. Mais les américains ne pouvaient décemment pas nous laisser sans revenir, relançant sans broncher la machine avec les trois derniers titres de Pain Remains, clôturant le set avec une foule en délire et une nouvelle certitude : Lorna Shore est déjà un grand groupe.

Setlist : Welcome Back, O’ Sleeping Dreamer – Of the Abyss – …And I Return to Nothingness – Sun//Eater – Cursed to Die – Immortal – Into the Earth – To the Hellfire
Rappel : Pain Remains I: Dancing Like Flames – Pain Remains II: After All I’ve Done, I’ll Disappear – Pain Remains III: In a Sea of Fire

La salle se vide peu à peu, laissant les dernières gorgées se terminer et les spectateurs les plus prévoyants regagner le vestiaire. Nous pouvions parfois à peine bouger ce soir, mais une chose est sûre : les quatre groupes ont tout donné ! Entre les ouvertures Slam de Distant et d’Ingested, la touche de technicité de Rivers of Nihil et la surpuissance de Lorna Shore, la soirée était tout bonnement excellente. Pour une dernière, c’est une réussite !

Merci à Valérie pour l’accréditation photo, ainsi qu’à Live Nation France pour l’organisation de la date.

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