Live Report: Fit For An Autopsy + Venom Prison + Vulvodynia + Justice For The Damned – Paris

2019-05-28 - Fit For An Autopsy + Venom Prison + Vulvodynia + JFTD

Alors que le temps hésite encore entre un soleil radieux et quelques gouttes de pluie, le Gibus se prépare à recevoir une averse de violence. En effet, Fit For An Autopsy, Venom Prison, Vulvodynia et Justice For The Damned sont arrivés dans la capitale, et malgré le peu de personnes présentes à l’ouverture des portes, la soirée s’annonce brutale.

Et c’est avec l’entrée en scène de Justice For The Damned que les lumières s’éteignent pour la première fois dans la salle. Très motivés, Nathan et Nick (guitares) greffent rapidement quelques harmoniques dans une rythmique typée Hardcore soutenue par Ben (basse) et Chas (batterie). Mais après quelques notes, un défaut majeur frappe l’ensemble de l’assistance : Bobak (chant) est totalement inaudible. Pourtant, le frontman se démène devant nous, et son implication est communicative puisque les premiers rangs commencent déjà à remuer la tête. “You guys wanna do a circle pit!” lance le chanteur en direction de la fosse, qui s’exécute alors que le titre suivant démarre. Mais c’est lors des breaks, qui font de plus en plus remuer le public parisien, que le groupe est le plus efficace, et les quelques choeurs des guitaristes participent au chaos ambiant. Sur les derniers morceaux, on distinguera tout de même quelques éclats de voix du frontman, qui n’hésite pas à haranguer la fosse entre deux séances de headbanging. “Please do some shit in the pit! You are fucking amazing!” nous lâche l’homme avant de descendre sur les retours pour clore un set rapide et efficace, salué par un slammeur.

On change de registre avec l’installation des Sud-Africains, qui semblent être attendus par le public. Et lorsque Vulvodynia démarre après quelques balances rapides, c’est une machine qui se met en route. Aux guitares, Kris Xenopoulos et Landwile Prusent alternent entre riffs basiques mais gras et passages d’une technicité plus prononcée dans l’obscurité des côtés de la scène, pendant que Thomas Hughes (batterie) nous arrose d’un blast qui ne cesse que pour laisser place à une double pédale ultra rapide. Au centre, Duncan Bentley (chant) arpente la scène, headbangue et harangue une foule qui lui mange déjà dans la main. En vraie pile électrique, Chris van der Walt (basse) saute avant les breaks, qui font autant remuer les musiciens que la fosse, et qui provoqueront l’arrivée des slammeurs, de manière… plus ou moins contrôlée. “Thank you Paris!” lâche le chanteur, profitant d’une petite pause entre deux morceaux pour souffler. Mais le son repart bien vite, et le public parisien s’en donne à coeur joie pendant une grosse demi-heure de hurlements, breaks pachydermiques et mosh pit furieux. “Thank you so much for supporting us tonight, this is our last song!” annonce finalement le frontman avant de clore ce set dans la violence sous sa forme la plus pure.

Nouveau changement d’ambiance lorsque Larissa Stupar (chant) entre avec un “What’s up Paris?”, directement suivi par les premiers riffs torturés de Venom Prison. Si Ash Gray et Ben Thomas (guitares) restent souvent immobiles, vu la déstructuration des parties qu’ils jouent, faisant flirter Death Metal, Hardcore et Mathcore, la chanteuse passe d’un bout à l’autre de la scène en deux temps trois mouvements. Et la fosse suivra, sous les blasts de Joe Bills (batterie), tout en encaissant le son gras de la basse de Mike Jefferies. “I want to see a fucking pit now!” ordonne la jeune femme à un public décidé à en découdre sous une rythmique lourde. Ralentissant parfois la cadence sans passer dans le registre du break, les anglais nous servent une dose de dissonance avant de revenir dans la violence pure et simple, garnie des hurlements parfaitement maîtrisés de Larissa. Bien qu’assez peu loquace, la chanteuse introduit certains morceaux. “Are you having a fucking good show?” nous demande t elle avant d’enrouler le câble autour de son cou pour débuter le titre suivant. Et la foule repart au quart de tour, devant des musiciens concentrés mais qui assurent une prestation très carrée, laissant la quasi-intégralité de l’espace de jeu à la frontwoman, qui ne se prive pas de venir haranguer les premiers rangs. “Paris we have one more song, enjoy your-fucking-self!” lâche t elle avant que le dernier titre ne frappe de plein fouet la fosse du Gibus, qui ne semble pas fatiguer le moins du monde.
Setlist: Matriphagy – Corrode the Black Sun – Uterine Industrialisation – Abysmal Agony – Asura’s Realm – Self Inflicted Violence – Perpetrator Emasculation – DukkhaImplementing the Metaphysics of Morals

Dernier groupe de la soirée salué par une vague d’énergie débordante alors que le premier morceau vient à peine de commencer, Fit For An Autopsy est définitivement le groupe le plus attendu. Et lorsque le Deathcore des américains frappe réellement la fosse, les spectateurs ne se font pas prier pour commencer le carnage. Et pour ne rien arranger, Joe Badolato (chant) encourage à plus de mouvement pendant que Patrick Sheridan (guitare), Peter “Blue” Spinazola (basse) et Tim Howley (guitare) maltraitent leurs cordes. “Ca va Paris? Make some noise!” ordonne le frontman avant que la double pédale dévastatrice de Josean Orta (batterie) ne reprenne son office. Enchaînant breaks ravageurs et rythmique rapide, le son du groupe énergise de plus en plus les spectateurs, et rapidement le pit devient totalement aussi impraticable que désordonné. S’avançant parfois sur les retours pour hurler au plus près des premiers rangs, Joe récupère de temps en temps les slammeurs avant de repartir headbanguer au centre, avec un sourire de satisfaction aux lèvres. “We’re really glad to play for you tonight!” lance t il en direction d’une foule qui n’attend que le prochain titre pour recommencer à se défouler. Et après un sample le chaos repart, toujours plus violent, faisant se succéder les mouvements de foule les uns après les autres jusqu’au dernier riff du dernier titre du groupe.
Setlist: Hydra – Heads Will Hang – Saltwound – Absolute Hope Absolute Hell – Still We Destroy – Tremors – Dead in the Dirt – Shepherd – Iron Moon – Black Mammoth

 

Une fois de plus, le Gibus a été un théâtre de rage, et il tient toujours debout. La dévastation amenée par Fit For An Autopsy a succédé à la rage de Venom Prison, à l’annihilation programmée par Vulvodynia et à l’énergie communicative de Justice For The Damned. Nul besoin de dire que les courbatures vont être de rigueur pour beaucoup de monde au réveil ! Merci à Suden Promotions ainsi qu’à Garmonbozia pour cette avant-goût de l’apocalypse !

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